L'Image manquante

Vidéo numérique

Panh, Rithy (Réalisateur)

"Mon enfance, je la cherche, comme une image perdue. Ou plutôt, c’est elle qui me réclame. Est-ce parce que j’ai 50 ans ?" Ce passé qui remonte comme une vague trop forte, c’est la vie brisée d’un jeune Cambodgien de 13 ans qui, en quelques mois, sous le régime des Khmers rouges, voit disparaître la plus grande partie des siens et survit en côtoyant quotidiennement la mort et l’horreur dans des camps de travail. Mais c’est aussi le bonheur tranquille anéanti par le génocide, "le monde d’avant, de la musique, de la douceur, de la famille", dont le souvenir n’est pas moins dangereux pour qui l’a irrémédiablement perdu. Ces images qui brûlent dans la mémoire ? le crime de masse, la maison familiale à Phnom Penh ? demeurent à jamais introuvables dans la réalité. Alors le cinéaste narrateur les fait revivre à sa manière. "Avec de la terre et de l’eau, avec les morts, les rizières, avec des mains vivantes, on fait un homme. Il suffit de pas grand-chose. Il suffit de vouloir. Son costume est blanc, sa cravate sombre. Je voudrais le tenir contre moi. C’est mon père…" Par la magie du cinéma, l’épure du commentaire, le talent d’un sculpteur, qui fait naître sous l’œil de la caméra personnages, décors et accessoires de glaise, puis les peint avec minutie, Rithy Panh parvient à évoquer, avec une émotion puissante et toujours contenue, ce qui, pour tant de rescapés, demeure indicible : les souffrances vécues jour après jour, la douleur du survivant, l’amour pour ceux qu’on a perdus. Contrepoint des images de propagande filmées par le régime, ses minuscules poupées d’argile, animées d’une étonnante humanité, restituent toute l’inhumanité des quatre années de terreur khmère rouge. POÉSIE Dans la vingtaine de films, documentaires et fictions, qu’il a réalisés avant L’image manquante, et dont la plupart, directement ou pas, évoquent le génocide et ses fantômes, jamais Rithy Panh n’avait raconté son histoire ou celle des siens à la première personne du singulier. Mais avec l’écrivain Christophe Bataille, également auteur du commentaire du film, il l’a exposée dans un livre terrible, L’élimination, paru en 2012 chez Grasset. Il y explique comment sa longue confrontation avec Duch, le directeur du centre d’extermination S21, l’a replongé dans les gouffres du passé, l’obligeant à regarder en face sa propre tragédie pour en faire le récit. L’inlassable enquêteur qui, depuis vingt-cinq ans, traque la vérité du régime khmer rouge, a ainsi le courage de retourner la caméra vers lui. Avec pudeur, humour, et la déchirante poésie de ses reconstitutions d’argile, il offre en partage au spectateur sa fragilité d’homme, conjurant le silence et l’oubli que les bourreaux de tous les temps s’efforcent d’imposer derrière eux.

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Biographie

Bobby McFerrin, né le 11 mars 1950, est un chanteur, vocaliste et chef d'orchestre américain. Doté d'une voix hors du commun, il s'est spécialisé dans les compositions ou arrangements a cappella de genres très différents comme le jazz, le rock, la pop, la funk, la world music ou le classique. Son principe est de reproduire toute une orchestration de la basse jusqu'à la voix principale uniquement avec la voix, en imitant le timbre de toutes sortes d'instruments. Sa chanson Don't Worry, Be Happy (musique du film Cocktail de Roger Donaldson) était n°1 au top U.S. en 1988. Il a aussi collaboré avec de grands musiciens de jazz comme le pianiste Chick Corea, ou de classique comme le violoncelliste Yo-Yo Ma. Il a ainsi interprété la chanson du générique du Cosby Show composé par Bill Cosby. En complément de sa carrière vocale, Bobby McFerrin fut nommé en 1994 à la direction musicale du Saint Paul Chamber Orchestra du Minnesota. Site officiel Read more on Last.fm. User-contributed text is available under the Creative Commons By-SA License; additional terms may apply.

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